Depuis quelques temps, de nouvelles notions sont prises en compte par les scientifiques sur le plan de l’alimentation : on parle en effet de plus en plus d’une alimentation acidifiante ou alcalinisante, avec des effets sur la santé qui pourraient liés le mode alimentaire et certaines pathologies autrement que par l’apport (ou le déficit) en nutriments. Ainsi l’ostéoporose, classiquement liée à un déficit d’apport en calcium et en vitamine D, serait aussi en rapport avec une alimentation acidifiante, c’est à dire entraînant une acidification de l’organisme, ce qui entraînerait celui-ci à utiliser le calcium présent au sein de la masse osseuse pour tamponner les milieux, et rendre ceux-ci moins acides.
Une alimentation « acidifiante » n’a rien à voir avec une alimentation « acide ». Les aliments au goût acide ne sont pas systématiquement acidifiants. L’acidification dont nous parlons se produit une fois la phase digestive terminée, et se déroule au sein même de l’organisme, notamment au niveau de la masse sanguine : elle n’a donc aucun lien avec le goût acide des aliments, mais avec leur composition en nutriments. Ainsi, les viandes, de par leur richesse en acides aminés soufrés, ont un effet acidifiant au niveau de l’organisme. A l’inverse, les légumes et les fruits, riches en sels organiques de potassium, auraient plutôt des effets alcalinisants.
Par conséquent, l’utilisation judicieuses des associations alimentaires peut permettre de mieux gérer ces effets acidifiants, problématiques en terme de santé.
Les pathologies liées au déséquilibre acido-basique
Notre organisme, s’il veut fonctionner correctement, doit maintenir un niveau interne d’acidité acceptable, afin de ne pas entraver les réactions biochimiques qui se produisent au sein de notre corps. C’est ce que l’on appelle l’équilibre acido-basique.
Il dispose de plusieurs schémas pour réaliser cet équilibre, mais certains s’avèrent problématiques à long terme.
Comme nous l’avons vu en introduction, l’ostéoporose résulte en partie, ou est pour le moins aggravée, par l’un de ces schémas : le calcium osseux peut en effet être utilisé par l’organisme pour s’associer aux molécules acidifiantes et les neutraliser, rendant ainsi le milieu plus alcalin. Lorsque ce phénomène est ponctuel, cela n’est pas problématique, par contre, lorsqu’il est récurrent, cela entraîne une diminution de la masse osseuse, et une fragilité accrue à ce niveau-là.
D’autres pathologies auraient des liens avec un équilibre acido-basique imparfait. Ainsi, la perte de masse musculaire serait liée à un pH trop bas : l’acidose métabolique entraîne des pertes protéiques, notamment au niveau musculaire, par des phénomènes complexes de régulation, faisant notamment intervenir le système endocrinien qui régit notamment le cycle protidique.
La lithiase rénale est prévenue par une alimentation alcalinisante, puisque le calcium (à l’origine de ses petits « cailloux » particulièrement douloureux), précipite moins lorsqu’il est associé aux citrates (l’un des acides organiques alcalinisants).
La constitution de la plaque d’athérome, facteur de risque majeur pour les maladies cardio-vasculaires, serait, elle aussi, favorisée dans un milieu trop acide : la libération lors de l’acidification de fer et de cuivre entraîne une oxydation importante, source de nombreuses pathologies dites dégénératives.
Les aliments acidifiants, les aliments alcalinisants
Il apparaît donc que l’alimentation joue un rôle important dans le maintien de l’équilibre acido-basique au sein de notre organisme.
Certains aliments vont s’avérer plutôt acidifiants, alors que d’autres vont s’avérer alcalinisants : à nous de bien organiser nos repas pour que ces deux grandes classes d’aliments soient systématiquement présentes.
Les aliments acidifiants
Ce sont ceux qui sont riches en protéines contenant des acides aminés soufrés.
On retrouve donc tous les aliments animaux, car les protéines animales contiennent des acides aminés soufrés.
On peut donc citer les viandes, les poissons, les œufs, les charcuteries.
Il faut mentionner que certains végétaux (comme les légumineuses) apportent également des acides aminés soufrés en quantité non négligeable.
A noter d’autre part que les aliments très salés ne sont pas favorables à l’équilibre acido-basiques. Par conséquent, le pain et les fromages sont plutôt acidifiants.
Les aliments alcalinisants
Les fruits et les légumes sont particulièrement alcalinisants, de part leur richesse en acides organiques (composés qui donnent un goût acide, comme l’acide citrique, appelé également citrate, ou encore l’acide malique, pour les plus
importants en quantités), ainsi que de par leur apport en potassium.
Ces acides organiques, sous forme de sels de potassium, génèrent lors de leur métabolisation du bicarbonate de potassium, un puissant alcalinisant.
On trouve également des aides organiques comme de l’acide lactique dans les produits laitiers fermentés notamment. Mais il n’est en général pas associé au potassium.
Pour conclure
Sur le plan alimentaire, afin que la meilleure régulation possible puisse se faire au sein de notre organisme en ce qui concerne l’équilibre acido-basique, on peut considérer trois grands volets :
- Limitez la consommation de protéines animales. Cela signifie qu’il faut contrôler sa consommation de viandes, poissons, œufs, charcuteries, produits laitiers, pour ne pas dépasser le besoin nutritionnel en protéines de bonne valeur biologique. En tout état de cause, il est conseillé de veiller à consommer au même repas des légumes et/ou des pommes de terre et/ou des fruits, afin de contrebalancer l’effet acidifiant.
- Consommez des quantités suffisantes de légumes et de fruits, afin d’avoir des apports larges en acides organiques, permettant une alcalinisation du milieu, et des apports en potassium importants. Il est donc recommandé de consommer légumes et fruits à chaque repas.
- Limitez la consommation d’aliments très salés (plats cuisinés, charcuteries etc…), et diminuez l’utilisation de sel lors de la préparation des repas, afin que le rapport potassium/sodium soit favorable à l’alcalinisation du milieu